Hindouisme Balinais & Temples
Dernière mise à jour le : 4 novembre 2025
L’Hindouisme Balinais et le Tri Hita Karana
À Bali, l’hindouisme se vit au quotidien. L’île est surnommée « L’île aux 10 000 temples » tant les lieux de culte y sont omniprésents. Mais plus qu’une religion, c’est une philosophie de vie profondément ancrée dans la culture balinaise.
L’hindouisme balinais se distingue de celui hérité de l’Inde par une approche unique, fondée sur le principe du Tri Hita Karana, traduit par « les trois causes de bien-être ». Cette sagesse repose sur trois piliers essentiels:
- Parahyangan: l’harmonie avec les Dieux (rituels, offrandes, temples);
- Pawongan: l’harmonie entre les hommes (coopération, liens familiaux forts, cérémonies);
- Palemahan: l’harmonie avec la nature (systèmes subak pour l’irrigation des rizières, respect de l’environnement).
À Bali, les temples, les rites, les offrandes et les célébrations reflètent cette recherche constante d’équilibre. Chaque prière, chaque sourire et chaque geste de respect envers la Terre devient une forme de dévotion. Une spiritualité simple, douce et profondément ancrée dans la beauté du vivant.
Malgré cette différence, l’hindouisme balinais vénère tout de même la même trinité divine qu’en Inde : Brahma, le créateur, Vishnou, le protecteur, et Shiva, le destructeur.
Dans la même veine, chaque village de Bali possède au moins trois temples principaux:
- Le Pura Puseh, dédié à Brahma, situé en direction du mont Agung (le plus sacré des volcans);
- Le Pura Desa, consacré à Vishnou, au centre du village;
- Et le Pura Dalem, sanctuaire des morts et des démons, voué à Shiva, souvent érigé près du cimetière et/ou tourné vers la mer.
L’Architecture des Temples Balinais
Par ailleurs, les temples de Bali sont construits selon une organisation symbolique très précise. Chaque temple est divisé en trois cours successives, séparées par des portails richement décorés:
- Nista Mandala, la cour extérieure: espace d’accueil et de transition entre le monde profane et le monde sacré, où se tiennent parfois les marchés ou les processions avant les cérémonies. C’est aussi à cet endroit qu’on y trouve le Bale Kulkul (la tour du tambour sacré), un tambour en bois suspendu qui sert à appeler les fidèles et à marquer les moments importants de la vie du temple;
- Madya Mandala, la cour intermédiaire: dédiée aux activités rituelles et la préparation des offrandes, c’est un espace vivant, animé par les fidèles qui s’affairent avant les cérémonies;
- Utama Mandala, la cour intérieure: le cœur sacré du temple, réservé aux prêtres et aux cérémonies principales. On y trouve les autels et les merus, ces élégantes tours à plusieurs toits symbolisant les montagnes sacrées où résident les dieux.
Cette architecture à trois niveaux symbolise la progression spirituelle de l’homme vers le divin, mais aussi l’équilibre entre le monde des humains, des esprits et des dieux.
Même si certains éléments architecturaux se répètent d’un temple à l’autre, chacun possède sa propre identité, son atmosphère et son énergie singulière. C’est cette diversité qui rend chaque visite unique et, pour moi, profondément inspirante.
Les Offrandes (Canang Sari)
Lors d’un séjour à Bali, il est impossible de ne pas remarquer les petits paniers tressés, remplis de pétales colorés et accompagnés de la douce odeur d’encens. Appelées « Canang Sari« , ces offrandes incarnent à elles seules l’âme de Bali. Véritables symboles de gratitude quotidienne, elles rappellent l’harmonie que les Balinais entretiennent envers le divin, la nature et la vie.
Confectionnées chaque matin par les femmes balinaises, ces offrandes sont déposées tous les jours, souvent plusieurs fois par jour, devant leur maison, sur les autels, dans les temples, les commerces, sur le trottoir, et même, sur les pare-brises de voiture. Elles sont déposées en hauteur pour honorer les dieux, et au sol pour apaiser les esprits malveillants. Attention à ne pas les piétiner, car ce serait perçu comme un manque de respect.
Chaque offrande représente une prière silencieuse: un remerciement, un souhait ou simplement un geste d’amour envers la vie.
Composé d’un panier de feuilles de cocotiers tressées, de fleurs et pétales colorées (chaque couleur honorant une divinité différente), de riz et de bâtons d’encens, chacun de ces éléments créent ainsi un équilibre entre les forces de l’univers – exactement comme la philosophie du Tri Hita Karana.

De par leur nature éphémères: elles se fanent, se dispersent et sont parfois piétinées par les passants ou emportées par le vent, en résulte toute leur beauté et une grande leçon d’imperménacence et de détachement. Demain, une nouvelle offrande prendra place. Rien n’est perdu, tout est renouvelé.
Ce rituel, humble et répété jour après jour, me rappelle que la gratitude est une prière en mouvement. J’ai été profondément touchée par cette foi simple et joyeuse, où chaque offrande devient une façon de dire merci à la vie. Désormais, l’odeur de l’encens m’évoque à jamais cette paix intérieure et cette reconnaissance silencieuse face à la vie.
La Prière Balinaise
La prière fait partie intégrante de la vie quotidienne à Bali. Chacune d’elles est un acte d’offrande, de gratitude et de connexion au divin. Elle implique des offrandes de fleurs, d’encens et de nourriture aux dieux, ainsi que des gestes symboliques, des purifications avec de l’eau et des prières récitées en sanskrit ou en balinais ancien.
Bien que le rituel varie légèrement selon les temples et les intentions des fidèles, la prière balinaise suit généralement une structure en plusieurs étapes:
- Purification: les mains jointes sont placées dans la fumée de l’encens pour se purifier et se rapprocher des dieux;
- Connexion avec le divin: les mains jointes sont d’abord dirigées vers le sol (pour honorer les créatures et le corps), puis à la hauteur du coeur (pour honorer les êtres humains et l’esprit), et enfin au-dessus de la tête (pour purifier son âme);
- Hommage aux dieux: les mains sont jointes, portant des fleurs vers le ciel, puis à la hauteur du cœur et finalement vers le sol pour honorer les différents aspects de l’univers et les divinités;
- Bénédiction: l’eau bénite, souvent de sources sacrées, est utilisée pour asperger les fidèles, symbolisant la pureté et la bénédiction des dieux. Ils en boivent aussi en signe de purification intérieure;
- Grains de riz: une offrande de riz mouillé est placée sur le front et parfois au niveau de la gorge ou derrière les oreilles en signe de bénédiction et pour que les dieux accompagnent les fidèles.
Assister à une prière balinaise, c’est contempler la beauté du sacré dans la simplicité. Rien n’est laissé au hasard: chaque geste, chaque fleur, chaque souffle d’encens exprime la foi profonde des Balinais et leur désir d’harmonie.
🙏 Quel honneur ce fut pour moi d’y participer à quelques reprises lors de mes visites de temples. Chaque fois, j’ai ressenti cette paix intérieure unique qui naît lorsqu’on se relie à quelque chose de plus grand que soi.
Rituel de Bénédiction
Au fil de nos visites dans des temples, j’ai eu la chance à quelques reprises de recevoir la bénédiction d’un prêtre balinais, moyennant une offrande en argent. Ce rituel simple mais profondément symbolique vise à apporter protection, équilibre et harmonie spirituelle.
Le prêtre verse d’abord quelques gouttes d’eau sacrée, puis dépose quelques grains de riz bénis sur le front et le sommet de la tête, avant de nouer autour du poignet un bracelet Tridatu. Tressé de trois couleurs – blanc pour Shiva, rouge pour Brahma et noir pour Vishnu – ce bracelet représente l’équilibre entre les forces de création, de préservation et de transformation.
On dit que de porter le Tridatu est un signe de foi et un talisman sacré, offrant protection contre les énergies négatives tout en favorisant la paix intérieure.
Pour moi, chaque bénédiction a été un moment d’humilité et de profonde gratitude. Au moment d’écrire ces lignes, sept mois ce sont écoulés, et je porte encore mes bracelets avec une immense reconnaissance pour la lumière et la protection qu’ils continuent de m’apporter.
Cérémonie de Purification Melukat
Le melukat n’est pas une simple pratique « tendance », mais bien un rituel hindou balinais ancestral qui vise à purifier l’âme de ses éléments impurs et à protéger l’humain des énergies malveillantes. Transmis de génération en génération, il est considéré comme un renouvellement spirituel.
Le rituel se déroule généralement dans des lieux spécifiques: temples, bains sacrés, sources en montagne, et parfois même dans la mer, sous la guidance bienveillante d’un prêtre balinais (pemangku).
Une fois sur place, on dépose d’abord des offrandes et de l’encens pour honorer les Dieux. Puis, guidés par le prêtre, les participants sont invités à libérer les fardeaux invisibles et les charges émotionnelles ou karmiques, qu’elles appartiennent à cette vie ou à des vies antérieures. Enfin, le prêtre fait boire et asperge les participants d’eau bénite à plusieurs reprises, afin de purifier leur état physique, émotionnel et spirituel.
Qu’importe que vous vous considériez croyant, spirituel, ou athé : le melukat est ouvert à tous – du moment que vous venez avec de l’ouverture d’esprit et du respect.
Dans la tradition balinaise, le melukat vise à neutraliser les klesa, c’est-à-dire les états mentaux et émotionnels qui troublent l’âme:
- Avidya : l’ignorance ou le manque de clarté intérieure;
- Asmita : l’égoisme;
- Raga : les désirs et l’attachement;
- Dvesha : l’aversion, la haine, la colère et la répulsion;
- Abhinivesha : la peur de la mort, le sur-attachement à la vie qui en découle, et l’anxiété.
Lorsque ces énergies dominent, l’être s’éloigne de sa vérité intérieure. Le melukat aide à dissoudre ces voiles pour retrouver clarté, bonté et paix.
Voici une liste d’endroits, dans la région d’Ubud, souvent les plus connus et recommandés, pour le rituel melukat:
- Tirta Empul: le site le plus connu et fréquenté (il est possible de réserver votre rituel ici);
- Gunung Kawi Sebatu: une alternative plus calme et moins touristique;
- Pura Mengening (notre choix): une expérience plus intime dans un cadre serein (il est possible de réserver votre rituel ici).
Le rituel peut également être réalisé dans d’autres sources sacrées, notamment à la confluence des rivière ou en montagne.
Pour notre part, nous avons opté pour Pura Mengening, et et je suis profondément satisfaite de ce choix. Le lieu est paisible, dans un cadre naturel et magnifique. Le rituel nous a été expliqué avec beaucoup de respect par notre guide, qui avait aussi pris soin de nous expliquer chaque étape et d’en adapter certaines pour que nous nous sentions à l’aise – comme boire l’eau de la source.
Pendant et après la purification – que j’ai faite avec l’intention de libérer certaines blessure émotionnelles – j’ai ressentie une grande paix intérieure. Mon esprit était plus clair et plus calme. Et, plusieurs mois après, je ressens encore les effets de cette libération.
Je recommande profondément cette cérémonie si l’intention est sincère. Allez-y avec un coeur humble, ouvert, dans le respect du lieu et de la culture.
Si c’est seulement pour une photo, ce n’est sûrement pas le bon choix. Mais si vous sentez un appel intérieur… alors laissez-vous porter.
À Savoir Avant de Visiter un Temple
Il est essentiel de se rappeler que les temples ne sont pas que de simples sites touristiques, mais bel et bien des lieux de culte actif pour les balinais. Donc, il est important de respecter certaines règles pour les visiter:
- Porter une tenue respectueuse: le Sarong (pièce de tissu à enrouler autour de la taille) est obligatoire pour couvrir les jambes jusqu’au-dessous des genoux (hommes et femmes). Il est souvent fourni à l’entrée des temples, gratuitement ou en location avec un léger coût. Aussi, il est souvent demandé que les épaules soient couvertes.
- Rester silencieux et respectueux, surtout pendant les cérémonies et les prières. Bien entendu, il nous est arrivé de parler avec notre guide pour mieux comprendre les aspects des temples mais, nous ne parlions jamais fort, pour ne pas déranger.
- Les femmes ayant leurs règles ne peuvent pas entrer dans l’enceinte d’un temple. Bien qu’il n’y ait pas de vérification en ce sens, ça demeure une question de respect.
Mes Visites de Temples à Bali
En règle générale, les temples de village peuvent rarement être visité par les touristes à moins que les habitants les y autorisent. Mais les grands temples majestueux et emblématiques, eux, sont accessibles aux touristes, moyennant des frais d’entrée. Ce sont généralement ces temples qui défilaient sur ma liste d’incontournables!
Mon guide s’est d’ailleurs étonné de voir autant de temples sur ma liste car en général, les voyageurs se contentent d’en visiter seulement 3 ou 4. Pour ma part, je crois que j’ai même dû en enlever de ma première ébauche. Mais, n’étais-je pas sur l’île des Dieux après tout?
Ce sont donc 13 temples (et un monastère*) que nous avons visités, chacun porteur d’une vibration particulière. Leur découverte a été pour moi une expérience sans précédent gravée dans ma mémoire comme un doux souvenir que je ne pourrai jamais oublier.
Toutefois, bien que tous ces temples m’aient marquée chacun à leur manière, certains sont ressortis du lot quant à mon appréciation de ces derniers. Voici donc mes cinq coups de cœur:
- Pura Mengening: pour la beauté du lieu et la puissance du rituel de purification Melukat, une expérience spirituelle inoubliable;
- Pura Taman Ayun: c’est le premier grand temple que j’ai visité et je vais toujours me souvenir ce ressenti de paix qui m’habitait pendant que j’observais cette architecture d’une beauté sans mot;
- Goa Gajah: pour ses jardins d’une beauté extraordinaire;
- Pura Gunung Kawi Sebatu: les jardins du temple composés de bassins, d’étangs et de fontaines, sont d’une beauté à couper le souffle;
- Brahma Vihara Arama: l’atmosphère et la beauté de ce monastère bouddhique, qui diffère de celui des temples hindous, et la vue grandiose à partir du portail sur la colline – on aurait dit la porte du ciel.
Et une mention spéciale pour Pura Kehen : pour l’énergie qui s’en dégage et ce qu’il m’a fait ressentir.
Donc, question de vous faire votre propre opinion, voici un aperçu de chacun des temples visités – présentés en ordre alphabétique pour mieux vous permettre de les explorer à votre rythme.
Goa Gajah
Situé à l’ouest du village de Bedulu, à seulement quelques minutes d’Ubud, le temple de Goa Gajah, aussi appelé « la grotte de l’éléphant« , est l’un des plus anciens et mystérieux sanctuaires de Bali. Inscrit :a la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1995, il fascine par son atmosphère spirituelle et son mélange unique de cultures hindouistes et bouddhistes.
Par ailleurs, Goa Gajah est surtout connu des touristes pour sa fameuse grotte dont l’entrée est gardée par une tête de démon sculptée à même la roche. D’après les locaux, ce personnage intimidant appelé « Boma » serait là, non pas pour effrayer les fidèles et les visiteurs, mais pour dissuader les esprits malveillants de pénétrer dans le site.
À l’intérieur, la grotte est étroite et en forme de T:
- à gauche, se dresse une statue de Ganesh, la divinité de la sagesse, du succès, de l’éducation, de l’intelligence et de la prudence;
- à droite, s’y trouve un petit autel avec des pierres phalliques (lingams), représentant Shiva, qui symbolisent la puissance créatrice et la fertilité.
À l’extérieur de la grotte, se trouvent des bassins et des fontaines, tel que le bassin de Patirtaan, avec six statues de femmes tenant des jarres d’eau symbolisant la purification.
Mais, selon moi, le charme de ce temple réside dans son cadre calme et pittoresque supporté par la magnifique végétation tropicale, les nombreux sentiers en pierre et la petite cascade. Se promener dans cet environnement sublime est une expérience des plus paisible et vibrante à la fois.
D’ailleurs, c’est près du grand arbre sacré, j’ai reçu ma première bénédiction d’un prêtre – et mon premier Tridatu. Je n’ai pas de mots pour décrire ce que j’ai ressenti, mais cela m’avait profondément émue.
🕒 Le site de Goa Gajah est ouvert au public tous les jours de 8 h à 17 h. Le prix d’entrée est de 50 000 IDR pa personne. Il y a un stationnement sur place au coût de 5 000 IDR pour une voiture ou 2 000 IDR pour un scooter. Nous avons pris environ 30-45 minutes pour la visite.

Goa Giri Putri Temple
Situé sur l’île de Nusa Penida, le temple de Goa Giri Putri se trouve à l’intérieure d’une vaste grotte, à laquelle on accède par une ouverture étonnamment étroite dans la roche. Il faut littéralement s’y glisser, comme pour symboliser une entrée vers un autre monde. Le nom même du lieu l’exprime d’ailleurs parfaitement: Goa Giri Putri signifie « grotte dans la colline dédiée à la déesse Shiva« .
Avant d’y pénétrer, une courte cérémonie de purification est effectuée par un prêtre. Par ailleurs, le prêtre a dû nous indiquer l’entrée car elle n’est pas facile à trouver et lorsque nous en avons pris connaissance, nous n’aurions jamais parié que c’est par là qu’il fallait se faufiler.
Après s’être glissé tant bien que mal à l’intérieur de la grotte, l’immensité de cette dernière s’est révélée à nous. L’atmosphère y est à la fois mystique et vibrante: temples, statues et autels se succèdent dans la pénombre.
Nous avons suivi le chemin qui nous a menés au fond de la grotte, où un prêtre nous a offert une bénédiction avec riz et bracelet Tridatu. Ce fut ma dernière bénédiction du voyage.
Par la suite, nous avons dû revenir sur nos pas et ressortir par l’entrée étroite. À noter qu’à l’intérieur de la grotte, il fait chaud et humide. Mais, malgré cet inconfort, cela vaut le détour simplement pour ressentir l’énergie unique du lieu, à la fois puissante et apaisante.
🕒 Le site de Goa Giri Putri est ouvert au public tous les jours de 7 h à 17 h. Le prix d’entrée est de 50 000 IDR par personne, sous forme de don obligatoire. Le port du Sarong est obligatoire, pour ce faire nous en avons loué dans le stationnement pour la somme de 10 000 IDR/chacun. Nous avons pris environ 30-45 minutes pour la visite.

Gunung Kawi Tampaksiring
Pour rejoindre le temple de Gunung Kawi Tampaksiring, il faut descendre un long escalier qui serpente au cœur des rizières. La marche en elle-même fait partie de l’expérience : on quitte peu à peu le bruit, la route, le rythme… pour s’enfoncer vers quelque chose de plus calme, plus ancien.
En bas, le site s’ouvre sur un paysage saisissant : de hautes falaises de pierre sculptées, massives, imposantes. Ce sont des candi, des sanctuaires funéraires datant du XIe siècle, taillés directement dans la roche. Ils auraient été dédiés au roi Anak Wungsu et à des membres de sa famille. Quand on prend le temps de vraiment les regarder, on sent tout le travail, la patience et la dévotion que cela a dû demander. C’est impressionnant. Ça impose le respect.
Le temple en lui-même reprend la structure traditionnelle balinaise que l’on retrouve un peu partout sur l’île, mais ce sont vraiment les parois gravées et l’atmosphère du lieu qui le rendent unique. On peut même entrer dans une petite salle de méditation, creusée dans la roche. Ici, on enlève ses souliers avant d’entrer : c’est une marque de respect, autant pour l’endroit que pour l’intention du lieu. À Bali, c’est quelque chose de très naturel et présent partout, même dans les villas.
Lors de notre visite, il pleuvait, et malgré la pluie, il y avait quelque chose de beau, presque enveloppant. Mais, honnêtement, ce n’est pas le temple que je recommande en premier si vous n’avez que peu de temps autour d’Ubud. C’est un endroit intéressant à voir si vous êtes dans le secteur, mais si vous devez faire des choix, je prioriserais plutôt Gunung Kawi Sebatu ou Pura Mengening, qui, selon moi, offrent une ambiance encore plus douce, vibrante et contemplative.
🕒 Le site de Gunung Kawi Tampaksiring est ouvert au public tous les jours de 8 h à 18 h. Le prix d’entrée est de 75 000 IDR par personne. Le port du Sarong est obligatoire, les nôtres nous ayant été fourni par notre guide. Nous avons pris environ 30-45 minutes pour la visite.

Pura Agung Besakih
Pura Agung Besakih, c’est le Temple Mère de Bali : le plus grand complexe hindouiste de l’île, construit à flanc du Mont Agung. On parle ici de dizaines de temples reliés entre eux, de portes monumentales, d’escaliers symboliques, de drapeaux, d’offrandes… C’est un lieu qui, en théorie, porte une puissance spirituelle immense.
Avant d’y aller, notre guide, Made, nous avait déjà mentionné que Besakih était un site plus touristique que la majorité des temples que nous avions visités. Je m’attendais donc à moins d’intimité et à une ambiance peut-être plus « organisée ». Et c’était correct pour moi : c’est le Temple Mère. Je tenais à le voir, à ressentir ce qu’il représente dans la tradition balinaise.
Mais même en étant préparés à une visite plus touristique, l’expérience a tout de même été décevante pour nous.
Dès l’arrivée, on paie l’entrée, puis, on nous attribue un guide sur place – car il est obligatoire de prendre un guide local du site, même si l’on voyage déjà avec un guide indépendant.
Au début, tout semble bien se dérouler… puis la pluie arrive. Plutôt que de poursuivre doucement sous la pluie (ce qui ne nous dérangeait pas du tout), le guide refuse d’avancer, car lui n’avait pas de poncho. Nous avons attendu environ trente minutes sous un abri, sans explication ni réelle attention à l’expérience que nous vivions. La visite aurait pu commencer dans la lenteur, la présence, mais déjà, nous étions dans l’attente et la contrainte.
Il nous propose ensuite une purification rapide dans l’un des temples du complexe. Sur papier, c’est magnifique. Dans les faits, tout s’est déroulé très vite, presque sans explication du sens ou du rituel. On nous a même mis de la pression pour boire l’eau bénite, ce avec quoi nous n’étions pas à l’aise. L’énergie ressentie était plus commerciale que sacrée, et ça, je l’ai profondément senti.
La suite de la visite s’est déroulée au pas de course, comme si l’objectif était surtout de terminer rapidement pour passer au groupe suivant. Et à la fin, lorsqu’est venu le moment du pourboire, il y a eu insistance et culpabilisation, ce qui a vraiment mis fin à l’expérience sur une note pesante.
Est-ce que le site est magnifique ? Oui. Vraiment. L’architecture, la symbolique, la montagne en arrière-plan… tout est là.
Mais l’expérience, telle que nous l’avons vécue, a manqué de présence, de respect du rythme et de sens.
Est-ce que je recommanderais Besakih? Personnellement, pas en priorité. Je crois qu’il existe des temples plus chaleureux, plus calmes, où l’on peut vivre quelque chose de vrai et ressenti – même s’ils sont plus petits, moins impressionnants sur le papier.
Pour moi, Besakih est resté un rendez-vous manqué. Et je crois que c’est correct de le dire aussi.
🕒 Le site de Pura Agung Besakih est ouvert au public tous les jours de 8 h à 17 h. Le prix d’entrée est de 150 000 IDR par personne. Le port du Sarong est obligatoire et inclus dans le prix d’entrée, ainsi que le guide et le transport pour nous amener en haut. Nous avons pris environ 90 minutes pour la visite, bien que nous ayons attendu plus de 30 minutes que la pluie cesse.

Pura Goa Lawah
Pura Goa Lawah signifie « le Temple de la Grotte aux Chauves-Souris ». C’est l’un des plus anciens temples de Bali et il fait partie des Six Sanctuaires Directionnels Sacrés (Sad Kahyangan), qui protègent spirituellement l’île. La grotte est symboliquement et énergétiquement reliée au Mont Agung, la montagne sacrée.
Pura Goa Lawah est un temple qui m’intriguait avant même que j’arrive à Bali. J’avais vu quelques images, quelques mentions ici et là, et l’idée d’un temple construit autour d’une grotte habitée par des chauves-souris me fascinait. Il y avait quelque chose de mystérieux et d’inédit qui m’appelait.
Dès l’entrée, on enfile le sarong, on couvre les épaules, et l’on découvre un temple de pierre volcanique noire, avec une prestance naturelle, presque solennelle. L’architecture est magnifique : sobre, classique, mais avec ce raffinement sculpté propre aux temples balinais.
Ce qui m’a frappée ici, c’est aussi le soin apporté aux cours et à la végétation. La verdure était d’un vert profond, dense, presque velouté. Les plantes, les lignes, l’entretien : tout était harmonieux. On sent que ce lieu est vivant, respecté, habité.
Puis, lorsque l’on avance vers la seconde cour, la grotte apparaît. Et c’est là que l’expérience prend une autre dimension.
Le son d’abord. Un bourdonnement continu, vibrant, presque surprenant. Et ensuite, le mouvement : des centaines, peut-être des milliers de chauves-souris accrochées à la pierre ou tournoyant dans l’ouverture de la grotte.
Je n’avais jamais vu autant de chauves-souris ensemble. J’en avais déjà croisées individuellement en voyage – par exemple au Mexique – mais ici, l’énergie du groupe, de la colonie, c’est autre chose. C’est vivant, c’est puissant, c’est un peu sauvage, et pourtant le lieu reste calme. Il n’y a rien de menaçant. C’est juste la vie, dans sa forme brute.
C’est ce mélange qui m’a marquée : le mystère, la nature, l’ancien, et le sacré qui coexistent sans se heurter.
Une petite parenthèse drôle (et très « Bali »)
Avant même d’entrer dans le temple, nous avons eu droit à une scène qui, pour moi, fait aussi partie du voyage. À l’entrée du stationnement, plusieurs femmes se sont dirigées vers nous pour nous proposer des objets à acheter : bracelets, éventails, colliers… Elles étaient très souriantes, très chaleureuses, mais aussi assez insistantes, je dois l’avouer.
À un moment, l’une d’elles m’a littéralement mis un collier autour du cou, en me disant qu’elle me l’offrait. Et bien sûr, après, elle espérait que je lui achète autre chose. C’était à la fois un peu déstabilisant et attendrissant. Au final, j’ai acheté un petit éventail à une dame – et je l’utilise encore aujourd’hui lorsque je voyage sous la chaleur (il m’a été très utile en Grèce). Alors oui, ça fait sourire… et ça devient un souvenir qui reste.
Mon mari s’est aussi fait rattraper plus tard par une vendeuse du stationnement, déterminée et tout aussi gentille, et il est reparti avec un bracelet. C’est très négociable, ça fait partie de l’ambiance autour de certains temples, et tant qu’on demeure dans la douceur et l’humour, ça peut devenir un moment léger du voyage.
🕒 Le site de Pura Goa Lawah est ouvert au public tous les jours de 8 h à 18 h. Le prix d’entrée est de 25 000 IDR par personne. Le port du Sarong est obligatoire, les nôtres nous ayant été fourni par notre guide. Nous avons pris environ 20-30 minutes pour la visite.

Pura Gunung Kawi Sebatu
Gunung Kawi Sebatu est un temple dédié au dieu Vishnu, associé à l’eau et à la protection. Il est construit autour de sources naturelles sacrées, dans un environnement luxuriant au cœur de la jungle. Il ne faut pas le confondre avec Gunung Kawi Tampaksiring, situé non loin, qui est connu pour ses grands sanctuaires funéraires taillés dans la roche.
Ici, l’accent est mis sur la purification, la paix intérieure et la contemplation. C’est un temple encore fréquenté surtout par les Balinais, ce qui lui donne une atmosphère plus intime et moins touristique que Tirta Empul, par exemple.
Gunung Kawi Sebatu a été l’un de mes immenses coups de cœur à Bali. Ce temple ne fait pas partie des plus grands, ni des plus connus — et pourtant, il dégage quelque chose de profondément paisible, doux et régénérant.
Le temple est entouré de jardins luxuriants, de bassins d’eau claire, de nénuphars, de poissons qui glissent tranquillement, de petites fontaines, de végétation dense et vivante qui semble embrasser le site. C’est le genre d’endroit où on ralentit naturellement. On respire. On écoute. On regarde. On se sent bien.
L’architecture traditionnelle balinaise y est magnifique, mais ce qui marque le plus, c’est le calme. Il y avait très peu de touristes lorsque nous y étions, ce qui permet vraiment d’entrer dans le lieu, de le ressentir, de marcher doucement, de prendre le temps… sans pression, sans mouvement autour.
Nous avons aussi observé un bassin de purification (Melukat). Ici, c’était surtout des Balinais qui venaient faire leurs rituels – pas des groupes d’étrangers. J’ai trouvé ça très beau, très intime, très respectueux. Le bassin est plus petit que celui de Tirta Empul, plus discret, et l’énergie est plus recueillie.
C’est un lieu que je recommande à 100%, surtout si vous cherchez une expérience calme, vraie, sans foule, où l’on peut sentir le sacré plutôt que de simplement l’observer.
Et si vous êtes déjà dans cette région, c’est définitivement un temple à ne pas manquer.
🕒 Le site de Gunung Kawi Sebatu est ouvert au public tous les jours de 8 h à 18 h. Le prix d’entrée est de 50 000 IDR par adulte. Le port du Sarong est obligatoire, les nôtres nous ayant été fourni par notre guide. Nous avons pris environ 30 minutes pour la visite.

Pura Kehen
Pura Kehen est considéré comme l’un des temples les plus anciens de Bali, dédié à Hyang Api, la divinité du feu sacré. Il date d’au moins le XIe siècle, et il était le temple d’État du royaume de Bangli.
Pura Kehen m’a profondément touchée. C’est un temple que j’ai trouvé rempli d’âme, de présence, de mémoire. Il n’est pas très fréquenté par les touristes, et c’est peut-être ce qui le rend encore plus précieux. Ici, tout semble exister hors du temps, comme si les pierres elles-mêmes avaient quelque chose à raconter.
On arrive par la rue, puis l’on découvre une grande volée de marches qui monte vers une porte monumentale. Déjà là, l’atmosphère se place : ancien, sacré, noble. Traverser cette porte, c’est comme entrer dans un espace protégé, respecté depuis des générations.
Le temple est très ancien – on peut le sentir. Les pierres, les sculptures, les structures ont cette beauté du temps qui passe : pas neuve, mais vivante. Pour moi, c’est l’un de ces lieux où l’on ressent naturellement le besoin d’être doux, lent et respectueux.
Ce qui m’a particulièrement marquée, c’est l’immense arbre sacré (un banian), qui domine l’une des cours du temple. Et, perchée en hauteur dans ses branches, se trouve une tour en bois appelée kulkul – une cloche-tronc traditionnelle utilisée pour appeler aux cérémonies. Le kulkul est accroché en hauteur, et pour y accéder, les Balinais doivent monter une petite échelle directement contre le tronc du banian. C’est à la fois simple, ancien, et profondément symbolique : la voix du temple naît dans l’arbre.
Chaque partie du temple semble être faite avec intention. Les sculptures, les petits autels, les bassins, les pierres, tout est fin, précis, chargé de sens. Et surtout : le calme.
Il y avait très, très peu de visiteurs. Nous avons pu marcher, observer, respirer… à notre rythme. Pas de pression, pas de circulation, pas de voix fortes. Juste la présence du lieu.
C’est un temple qui ne cherche pas à impressionner par sa taille, mais par sa profondeur. Pour moi, c’est un coup de cœur immense, un endroit que je recommande sans hésiter, surtout pour ceux qui souhaitent ressentir le Bali ancien, authentique et spirituel.
🕒 Le site de Pura Kehen est ouvert au public tous les jours de 7 h à 18 h. Le prix d’entrée est de 50 000 IDR par personne. Le port du Sarong est obligatoire et prêté sur place. Nous avons pris environ 30 minutes pour la visite.

Pura Mengening
Pura Mengening est un temple purificateur construit autour d’une source sacrée. Son nom signifie littéralement « purifier l’esprit ». C’est un temple qui, pour beaucoup, est considéré comme plus intime et plus authentique que Tirta Empul, bien qu’il se situe dans la même région d’eau sacrée.
C’est ici que j’ai vécu mon rituel de purification (melukat). Je ne rentrerai pas dans tous les détails de la cérémonie, puisque j’en parle plus haut dans l’article, mais je peux dire que ce lieu a profondément compté pour moi.
Ce qui marque d’abord, c’est l’arrivée : une longue série de marches qui descendent au cœur de la nature.
Et puis, la verdure: un vert profond, nourri, vibrant, des bassins où nagent des poissons, des arbres immenses, la pierre couverte de mousse. On sent que l’on est dans un lieu ancien, vivant, respirant.
Même sous la pluie – notre fameuse matinée pluvieuse – tout avait une douceur particulière. Comme si la nature elle-même participait.
Sur place, on paie l’accès au rituel et un casier est mis à disposition. Il y a de petits vestiaires pour se changer, et l’on porte une étoffe spécifique pour entrer dans l’eau sacrée : un sarong spécial noué autour du corps, qui couvre différemment les hommes et les femmes. À noter: prévoir un costume de bain à porter sous le sarong.
Avant d’entrer dans les bassins, nous avons été invités à prier, guidés dans les mots, les gestes, le souffle. Puis est venu le moment du bracelet Tridatu – le fil sacré rouge, noir et blanc que l’on porte au poignet, symbole de protection, équilibre et ancrage.
Et ensuite, le rituel dans l’eau. Le silence intérieur. La présence.
Ce lieu m’a fait du bien. Et pas seulement parce que j’y ai vécu mon rituel, mais parce que le temple lui-même porte une énergie de paix, de simplicité, de vérité.
En comparaison avec Tirta Empul (que nous avons visité plus tard dans la journée), Pura Mengening m’a paru plus intime, plus naturel, plus aligné avec ce que je cherchais à vivre. C’est un lieu où l’on peut sentir, pas seulement voir.
C’est un temple que je recommande du cœur, particulièrement à ceux qui souhaitent une expérience douce, consciente, intérieure.
🕒 Le site de Pura Mengening est ouvert au public tous les jours de 8 h à 18 h. Le prix d’entrée est de 30 000 IDR par personne. Le rituel de Melukat coûte 25 000 IDR par personne. Le port du Sarong est obligatoire et prêté sur place. Nous avons pris environ 60 minutes pour la visite, incluant le temps du rituel.

Pura Pusering Jagat
Pura Pusering Jagat signifie “le centre (ou le nombril) du monde”. Il fait partie des temples primaires du système religieux balinais, lié à l’origine de la vie et à l’équilibre du monde.
C’est un temple de village (Pura Puseh) au cœur du village de Bedulu, près de Goa Gajah. Il est étroitement associé aux anciens royaumes balinais et à la mythologie de la création.
Pura Pusering Jagat est un temple que j’ai découvert un peu par hasard, simplement en explorant des avis et des commentaires, sur le web, avant mon voyage. On parle souvent des grands temples, mais celui-ci m’attirait pour une raison que je ne pourrais pas expliquer autrement que par un élan intérieur. Je suis donc très heureuse de l’avoir gardé dans ma liste.
Le matin où nous y sommes allés, mon guide pensait que nous ne pourrions pas avoir accès au temple vu qu’il y avait un évènement qui se préparait. Mais finalement, nous avons pu y entrer – et c’était un réel cadeau.
Le temple était en train de s’habiller pour la célébration à venir. Des parasols jaunes, des tissus, des décorations, des offrandes déjà déposées un peu partout… On entendait la musique du gamelan, des voix, le mouvement des gens qui arrivent doucement. Les Balinais venaient déposer leurs paniers d’offrandes, en famille, naturellement, comme un geste du quotidien.
Ce que j’ai ressenti ici, c’est la vie du temple, pas la visite. L’âme communautaire. La dimension vivante de la spiritualité balinaise.
On n’était pas seuls, mais on n’était pas observateurs non plus. On était juste là, présents, témoins de quelque chose de vrai, de doux, et d’authentique.
C’est le seul temple que nous avons visité où nous avons réellement pu voir la préparation d’une cérémonie. Et ça, c’était magique! Ça m’a donné envie de m’asseoir, de rester, de participer, de faire partie du rythme du village, même juste un instant.
Je suis profondément reconnaissante d’avoir vécu ce moment-là, dans sa simplicité et sa sincérité.
🕒 Il n’y avait pas de prix d’entrée fixe mais sous forme de don (nous avons donné 25 000 IDR par personne selon les recommandations de notre guide). Le port du Sarong est obligatoire et nous a été fourni par notre guide. Nous avons pris environ 20-30 minutes pour la visite.

Pura Taman Ayun
Pura Taman Ayun est un temple royal, autrefois lié au royaume de Mengwi. Son nom signifie « le jardin magnifique », et c’est exactement l’impression qu’il donne en arrivant.
C’était notre premier temple à Bali. Le premier que nous avons découvert avec notre guide. Et dès que nous avons franchi le seuil, j’ai senti quelque chose se déposer – comme si l’on entrait enfin dans l’essence de Bali.
La première cour est vaste et ouverte, entourée de jardins parfaitement entretenus. Des allées bordées de fleurs, des arbres majestueux, des bassins et des fontaines qui ajoutent une douceur sonore. Tout est calme, équilibré, soigneusement harmonisé. C’est un lieu qui respire la beauté simple et maîtrisée.
Puis, en avançant vers la seconde cour, on découvre l’ensemble des meru, ces tours sacrées aux toits superposés. Elles s’élèvent par niveaux – jusqu’à onze toits pour les plus sacrées – créant une impression de verticalité spirituelle, comme une élévation visible du regard.
L’espace cérémonial se trouve sur une île centrale, entourée d’un large bassin d’eau. Les visiteurs ne peuvent pas accéder à cette partie intérieure, réservée aux Balinais en prière et aux cérémonies.
Mais en marchant tout autour, on peut observer le cœur du temple sous différents angles, sans déranger, comme si l’on assistait à la vie du temple dans son rythme naturel, sans intrusion.
Ce jour-là, nous avons vu un prêtre bénir des fidèles. Le geste était lent, précis, consacré. C’était un moment fort, silencieux, presque suspendu dans l’air. Pour un premier temple, c’était une entrée douce, profonde, et juste.
Une des particularités de Taman Ayun est son lien avec le système Subak, l’ancien système d’irrigation communautaire balinais, aujourd’hui classé à l’UNESCO. Ici, l’eau circule, relie, nourrit. Elle symbolise l’équilibre entre l’homme, la terre et le divin.
À la sortie, il y a un petit pavillon d’exposition où l’on peut voir quelques costumes traditionnels utilisés lors de certaines danses rituelles. Mais ce que l’on retient surtout, ce sont les jardins, la lumière, la silhouette majestueuse des meru qui se découpent dans le ciel.
🕒 Le site de Pura Taman Ayun est ouvert au public tous les jours de 8 h à 18 h. Le prix d’entrée est de 30 000 IDR par personne. Le port du Sarong est obligatoire, les nôtres nous ayant été fourni par notre guide. Nous avons pris environ 30-45 minutes pour la visite.

Pura Tanah Lot
Tanah Lot signifie « la terre dans la mer ». C’est un temple hindou dédié à Dewa Baruna, la divinité de l’océan. Construit au XVIᵉ siècle par le prêtre Dang Hyang Nirartha, il fait partie des Six Temples Directionnels Sacrés qui protègent spirituellement Bali. Posé sur un îlot rocheux battu par les vagues, Tanah Lot est un lieu où l’on ressent la force de l’océan, la puissance des éléments et le dialogue éternel entre la terre et l’eau.
Nous avons visité Pura Taman Ayun puis Tanah Lot au cours de notre première journée d’excursion à Bali. Autant dire que notre découverte des temples a commencé en grand.
À l’entrée, on passe entre de grandes portes en pierre volcanique noire, flanquées de statues qui semblent veiller sur le lieu. Les jardins sont parfaitement entretenus, les allées sont claires, tout est pensé pour accueillir les visiteurs. On comprend rapidement que l’on arrive dans un site majeur, pensé pour accueillir des visiteurs du monde entier.
Oui, Tanah Lot est touristique. Nous le savions, nous nous y attendions, et en même temps… il était impossible pour nous de ne pas y aller. C’est une image forte de Bali. Une icône. C’est l’un de ces lieux que l’on veut voir au moins une fois dans sa vie.
Lorsque nous sommes arrivés. Nous avons attendu un peu pour la fameuse photo à l’entrée, devant les grandes portes avec la mer en arrière-plan. Ça fait sourire, mais ça fait partie de l’expérience balinaise : les photos, l’attente, les guides qui se transforment en photographes. Ça fait partie du voyage, même si ce n’est pas tout à fait ce que je recherche.
En avançant sur le site, nous avons découvert plusieurs petits temples, des pavillons, et des points de vue sur la côte. Et puis, soudain, Tanah Lot apparaît.
Le temple posé seul sur son rocher, entouré de vagues puissantes. Au moment de notre passage, la marée était haute, rendant l’accès impossible, mais même à marée basse, seule une partie est accessible : l’intérieur demeure réservé aux fidèles hindous.
De loin, la scène est magnifique. La roche, l’écume, le mouvement constant de l’eau. C’est fort, brut, vibrant.
Et c’est là toute l’ambivalence de Tanah Lot :
- visuellement, c’est grandiose
- spirituellement, l’énergie est plus diffuse, diluée par le flux des visiteurs.
Ce n’est pas le temple qui m’a le plus touchée intérieurement, mais je suis profondément heureuse d’y être allée, car il est à voir, tout simplement.
Est-ce que je recommande Tanah Lot ? Oui — au moins une fois. Pour la beauté du lieu, pour la puissance de l’océan, pour l’image iconique de Bali qu’il incarne. Ce n’est pas un temple où l’on s’attarde pour méditer, mais c’est un lieu dont on se souvient.
🕒 Le site de Pura Tanah Lot est ouvert au public tous les jours de 7 h à 19 h. Le prix d’entrée est de 75 000 IDR par personne. Le port du Sarong est obligatoire uniquement pour les zones de prière. Nous avons pris environ 45 minutes pour la visite.

Pura Tirta Empul
Tirta Empul signifie « source sacrée ». Le temple est dédié à Vishnu et est connu pour ses bassins d’eau de source où se déroulent les rites de purification (melukat). Il est l’un des lieux spirituels les plus emblématiques de Bali, et aussi l’un des plus visités.
Nous sommes arrivés à Tirta Empul après avoir vécu notre cérémonie de purification à Pura Mengening – un moment profondément intime et transformateur, vécu dans le calme, la nature, et une atmosphère presque suspendue. Et c’est sans doute cette expérience qui a teinté notre regard ici.
À Tirta Empul, le cadre est beau. Les bassins sont enveloppés d’architecture balinaise traditionnelle, les jets d’eau s’alignent avec harmonie, les montagnes entourent le site, et l’énergie de la source sacrée est bien présente. On ressent que le lieu est important, ancien, symbolique.
Mais ce qui frappe en arrivant, c’est le monde. Les files d’attente. Les groupes. Les photos.
L’effervescence.
Le melukat se déroule ici aussi, mais il est, la plupart du temps, vécu parmi de nombreux touristes. Pour beaucoup, c’est un moment sincère, vécu avec intention et cœur. Mais pour d’autres, il semble davantage s’agir d’« avoir fait la purification », de repartir avec une photo ou une vidéo, plus que de vivre réellement le rituel.
Et c’est là toute la nuance.
Je ne juge pas. Chacun vit, croit, ou ne croit pas, à sa façon. Chacun avance avec sa propre histoire.
Mais pour moi, qui venais tout juste de vivre une purification très intérieure, très silencieuse, très guidée, l’atmosphère ici m’a paru plus mouvante, agitée, extérieure.
Le lieu reste magnifique. Il a une force. Une histoire. Une énergie qui, à mon avis, demeure malgré tout.
Mais j’ai ressenti que le tourisme avait, un peu, dilué l’aspect sacré dans l’expérience, pas dans le lieu lui-même.
Et paradoxalement, cela m’a fait apprécier encore plus le choix que j’avais fait instinctivement avant mon voyage : celui d’accomplir ma purification à Pura Mengening.
Tirta Empul reste un temple à voir. Pour sa beauté. Pour sa source. Pour comprendre une partie importante de la culture balinaise.
Mais si l’on cherche une purification intime, douce, profonde, alors je ne crois pas que ce soit le meilleur endroit.
🕒 Le site de Pura Tirta Empul est ouvert au public tous les jours de 8 h à 18 h. Le prix d’entrée est de 75 000 IDR par personne. Le port du Sarong est obligatoire, les nôtres nous ayant été fourni par notre guide. Nous avons pris environ 30 minutes pour la visite.

Pura Ulun Danu Bratan
Pura Ulun Danu Bratan est dédié à Dewi Danu, la déesse des lacs et des eaux. Construit sur les rives du lac Bratan, au pied des montagnes, il est lié au système d’irrigation traditionnel Subak et occupe une place importante dans l’équilibre de l’eau à Bali.
C’est aussi l’un des temples les plus photographiés de l’île – une véritable carte postale.
C’est un temple que j’avais hâte de voir. Les photos que j’avais aperçues avant le voyage étaient sublimes – et les miennes le sont aussi, franchement. Le site est réellement magnifique : le temple posé au bord de l’eau, les montagnes en arrière-plan, la lumière qui se reflète sur le lac… Et bien sûr, le meru à 11 toits, symbole d’une très grande importance spirituelle.
Mais ici, l’expérience est différente.
Autant la beauté est bien là, autant l’ambiance est clairement touristique. Non pas seulement parce qu’il y a du monde – cela, à Bali, c’est parfois inévitable – mais parce que tout l’espace autour du temple est aménagé comme un parc d’attractions : sentiers larges, kiosques, boutiques, cafés, zones photo… Tout est pensé pour le parcours du visiteur.
Est-ce que c’est « mal » ? Non. C’est simplement un autre type d’expérience.
On marche dans de beaux jardins, impeccablement entretenus. On aperçoit le temple sur l’eau, splendide mais inaccessible, réservé aux cérémonies hindoues. On cherche un angle de vue, on attend, on se glisse entre deux photos, on capture le moment, on respire… puis on laisse la place au suivant.
Nous étions dans une période touristique plutôt calme – et pourtant, c’était déjà très animé.
Je n’ose pas imaginer pendant la haute saison.
Alors, est-ce que je recommande ce temple ? Oui – au moins une fois. Parce qu’il est beau, vraiment. Parce qu’il fait partie des grandes images de Bali. Parce que si l’on passe par Munduk ou par le nord, il s’intègre naturellement dans l’itinéraire.
Mais ce n’est pas un temple où l’on va ressentir la profondeur d’un moment intérieur. Ce n’est pas un lieu de silence. Ce n’est pas un temple qui invite à s’arrêter longtemps.
Pour moi, ce n’est pas un de mes coups de cœur. Mais je suis heureuse de l’avoir vu une fois, et c’était suffisant.
🕒 Le site de Pura Ulun Danu Bratan est ouvert au public tous les jours de 7 h à 19 h. Le prix d’entrée est de 75 000 IDR par personne. Nous avons pris environ 45 minutes pour la visite.

*Brahma Vihara Arama (Monastère Bouddhique)
Situé dans le village de Banjar, au nord de Bali, Brahma Vihara Arama est le principal monastère bouddhique de l’île. On l’appelle parfois le monastère caché, non pas parce qu’il serait difficile d’accès, mais parce qu’il est beaucoup moins fréquenté que les temples hindous de l’île. Et c’est là que se trouve déjà une partie de sa magie.
Je tenais énormément à y aller. Il y avait quelque chose en moi qui savait déjà que ce lieu ferait partie de mon voyage. Et j’ai eu raison d’écouter cet élan intérieur.
On entre d’abord par un escalier dont chaque marche porte un mot. Mon guide m’a expliqué que ces mots renvoient à des éléments de l’enseignement du Bouddha, comme des étapes de conscience, d’éveil, ou de présence intérieure. Ainsi, lorsque l’on monte les marches, on ne fait pas que se déplacer : on s’élève, symboliquement autant que physiquement.
Au fil de la montée, on traverse des jardins paisibles, des statues de Bouddha, des zones de prière, des espaces pour méditer ou simplement respirer. L’atmosphère est douce, stable, lumineuse. On y retrouve un mélange harmonieux entre architecture balinaise et symbolisme bouddhiste, dans un environnement de collines, d’arbres et de silence
Plus loin dans la visite, on accède à l’espace inspiré du temple de Borobudur (sur l’île de Java en Indonésie) : un pavillon circulaire où plusieurs représentations de Bouddha sont disposées autour d’un îlot central. On peut y marcher en rond, lentement, comme on suit le fil d’un chemin intérieur. C’est un espace qui invite naturellement au silence, à l’écoute, à l’apaisement.
Puis vient l’un des moments les plus marquants du lieu : on arrive au sommet, là où se trouvent les grandes portes ouvertes sur le ciel. Depuis ce point, la vue est immense. Les montagnes, le vert profond des collines, et au loin, la mer.
Et c’est par ce grand escalier majestueux – entouré de dragons sculptés – que l’on redescend. Ce n’est qu’à la fin de la visite que ce paysage se révèle. L’effet est puissant : on descend en quittant quelque chose de plus haut, de plus clair, de plus vaste.
Le monastère bouddhique offre une atmosphère très différente des temples hindous de Bali. Là où les temples balinais sont souvent sobres, ancrés, enracinés, ici, l’expression visuelle est plus expansive, plus lumineuse, plus symbolique. On retrouve des couleurs vives, du doré, des sculptures audacieuses, des formes plus ouvertes. Ce n’est pas ostentatoire. C’est une autre manière de rendre hommage au sacré, une manière plus rayonnante.
Ce qui m’a touchée ici, c’est l’équilibre :
- Entre la grandeur visuelle et la simplicité intérieure,
- Entre la beauté du lieu et la paix qu’il inspire,
- Entre ce que l’œil contemple et ce que le cœur ressent.
Et le plus beau ? Nous étions presque seuls. Peut-être cinq ou six visiteurs en tout. Le silence faisait partie du lieu. Et j’ai pu vraiment être là.
C’est un endroit où j’ai ressenti beaucoup de gratitude, profondément.
🕒 Le site de Brahma Vihara Arama est ouvert au public tous les jours de 8 h à 18 h. Le prix d’entrée est de 25 000 IDR par personne. Le port du Sarong est obligatoire et prêté sur place. Nous avons pris environ 45 minutes pour la visite.

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